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UN CHANTIER D’INSERTION...
Le garage constitue la porte d’entrée principale de l’association : il doit permettre aux personnes les plus défavorisées – mais pas exclusivement - d’accéder à un service de dépannage et d’entretien de véhicules à bas coût. «Les clients-usagers sont essentiellement des habitants du quartier ou de Toulouse Métropole, moyennant une cotisation à l’association de 10 euros et un abonnement qui varie selon les ressources financières de chacun» explique Hedi BOUDERBALA - directeur de l’association. Équipé de trois ponts mécaniques, le garage reçoit sur RDV : les usagers ont alors le choix de réparer leur véhicule eux-mêmes ou de le confier à l’équipe de garagistes. Cette dernière est composée d’un chef d’atelier expérimenté et d’un encadrant technique 2 roues qui accompagnent 8 salariés (hommes ou femmes âgés entre 18 et 50 ans) embauchés en Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi pour 24 mois maximum.

« Comme tout atelier chantier d’insertion, il s’agit pour eux d’un tremplin qui doit leur permettre de découvrir le fonctionnement du garage, de développer de nouvelles compétences et d’avancer dans la construction de leur projet professionnel» résume le directeur.


ESPACE DE « MÉCANIQUE SOCIALE PARTICIPATIVE »
L’une des originalités du garage associatif, c’est justement de ne pas être qu’un simple garage. La mécanique n’est finalement qu’un outil qui permet d’articuler et de conjuguer les différentes dimensions sociales du projet associatif. C’est ainsi que «le pôle social», dédié aux adhérents mais aussi aux non-adhérents, se matérialise par un lieu d’accueil, d’information, d’orientation et d’accompagnement, qui a tout autant d’importance dans le projet que le garage. Et ce n’est pas tout, le pôle social repose également sur des activités éducatives, culturelles et/ou de loisirs qui sont en grande partie assurées par les adhérents eux-mêmes, selon un principe simple : une fois qu’ils ont bénéficié des services mécaniques, les adhérents sont dans l’obligation morale de participer, selon leurs capacités, à la vie associative.
En effet, raconte Nafis GHAZOUANE (adulte-relais médiateur social) «pour être plus proches des besoins, nous avons mis en place un système de participation et de partage des savoirs au sein du garage associatif».

Cette implication peut prendre diverses formes : participer aux réparations de son véhicule, donner un peu de temps à l’association ou proposer un savoir ou un savoir-faire. C’est cette dernière forme participative qui est la plus prisée. Ainsi, peut-on trouver sur le site internet de l’association, une sorte de «banque d’ateliers thématiques» essentiellement alimentée par les adhérents. Les thèmes sont divers et variés : des cours de maths aux massages thaï, en passant par une initiation à la boxe anglaise, une aide aux démarches administratives ou des cours de pâtisserie.
De manière plus pragmatique, les gens proposent leur offre sur le site internet ou sur un panneau installé dans l’accueil, et si trois personnes s’inscrivent, Mobilité-e-s contacte
les personnes concernées pour qu’elles se rencontrent et qu’elles fixent elles-mêmes les modalités de mise en oeuvre de l’atelier. Et ce n’est pas tout, «par-delà les ateliers, le «28
allée de Bellefontaine» est aussi un lieu ouvert à l’ensemble des habitants dans lequel sont organisés des événements citoyens (repas, projections/débats, expositions...)» précise le
directeur. Une ouverture dont le succès se lit au travers des chiffres de la fréquentation : un flux quotidien de 20 à 60 personnes, plus de 4600 passages sur 2012 pour un peu plus de 400 adhérents.

 

« La mécanique n’est finalement

qu’un outil qui permet d’articuler
et de conjuguer les différentes dimensions sociales du projet associatif. »


UN LABORATOIRE À MOBILITÉS

C’est cette même envie d’enrichir les parcours qui anime le «pôle projets». Troisième pôle d’activité de l’association, il s’agit d’un véritable laboratoire à idées sur les questions de
mobilité et de précarité. «Fortement axé sur le partenariat avec d’autres acteurs associatifs, institutionnels, mais aussi des habitants mobilisés sur ces questions, nous expérimentons des solutions à des difficultés particulières».
Certains projets existent déjà, comme le projet de location de 2 roues. Officiellement lancée en février 2013, en partenariat avec la Maison de la Mobilité de Tisséo et la Mission locale de Toulouse, cette action consiste à louer des
scooters - gratuitement pendant une première période de 15 jours renouvelable puis à un tarif très préférentiel par la suite - à des jeunes qui éprouvent des difficultés pour se rendre sur leur lieu de travail ou de formation.


C’est également, sans être exhaustif, l’aide à l’acquisition de véhicules 2 et 4 roues pour les bénéficiaires du PLIE, l’animation d’une piste d’éducation routière au collège Bellefontaine (en association avec le Centre Jeunesse
Action Loisirs), ou encore l’accompagnement de l’achat de voitures à bas coût grâce à du micro crédit…
Un dernier projet, la plate-forme «Mobilité et insertion», tend à amplifier cette envie de partager analyses et expérimentations avec d’autres structures issues de l’économie sociale et solidaire du quartier que sont Garage
pour tous, Être mobile c’est permis (EMCP), MAP et récemment Mobilib. «Nous avons opté pour un rythme de rencontres régulières afin d’élaborer collectivement et dans la durée des partenariats qui ont du sens» précise Hedi
BOUDERBALA. Et ici aussi les idées et les projets fusent : depuis 2012 le collectif a élaboré des actions visant la mise à disposition de vélos, le retour à la légalité des personnes roulant sans permis de conduire, et enfin la formation et la
sensibilisation à l’éco-conduite, avec un accent sur les modes de déplacement alternatifs. Une dimension écologique particulièrement chère à Mobilité-e-s.


FAIRE RIMER «MOBILITÉS» AVEC «ENVIRONNEMENT»
« Il faut dire que parler de mobilités sans tenir compte des questions environnementales eut été un sacrilège durable » plaisante le président de l’association. C’est ainsi que
s’adossant à une dynamique déjà lancée par plusieurs acteurs implantés sur le territoire, Mobilité-e-s a souhaité s’engager dans un dispositif de récupération des huiles et des pièces
mécaniques usagées.


Par delà l’intervention pédagogique du médiateur de l’association, développée pour inciter les «garagistes du dimanche» à utiliser le camion de récupération financé par la
Communauté Urbaine de Toulouse Métropole, l’ambition de cette action est plus large. Par le biais d’un dialogue constructif - toujours en associant un maximum d’acteurs (habitants, collectifs de copropriétaires, de locataires,
associatifs, bailleurs sociaux, collectivités territoriales,
État...), le médiateur social cherche à élaborer des réponses collectives au problème social que peut représenter la mécanique sauvage. «On explique que faire réparer sa voiture
sur un parking n’est pas toujours avantageux. Nonobstant le risque de tomber sur un réparateur pas toujours très compétent, il n’y a aucune garantie sur les pièces. Sécurité qu’ils peuvent trouver au garage associatif pour un tarif équivalent» argumente Nafis GHAZOUANE.
Autre preuve de l’implication écologique de Mobilité-e-s : la coordination de « La Semaine de l’Ecologie Populaire » prévue au printemps 2013. «Si cette manifestation permet d’aborder
la perception de l’écologie du point de vue des habitants ou encore de parler des potentialités de création d’emplois autour de projets novateurs dans le cadre de l’économie sociale et solidaire, il permet surtout une approche innovante de la notion de quartier populaire et s’inscrit pleinement dans une dynamique de développement social et d’implication des habitants » conclut hâtivement Hedi BOUDERBALA.
Il faut dire que l’homme est plutôt pressé : il doit aider l’association Les paniers de l’APRES (Association écologique et culturelle pour une relocalisation de l’économie dans un monde solidaire) à distribuer les fameux paniers paysans ! Quant on vous dit que Mobilité-e-s n’est pas un garage associatif comme les autres.

S'attaquer à tous les mécanismes de l'immobilité-e

Le projet de Mobilité-e-s paraît tentaculaire : il ne se contente pas de répondre aux difficultés de mobilité physique mais s’attaque plus largement aux freins de la mobilité sociale et culturelle des habitants. Dans les faits, organisé autour de trois pôles d’intervention, le programme d’actions est forcément riche et protéiforme. Brève présentation...

Le projet en action

> Mobilité-e-s n'est pas qu'un garage la preuve par les images.

> La Maison de la Mobilité de Basso Cambo
Ouvert en mai 2011 par le Syndicat Mixte des Transports Urbain de l’agglomération
Toulousaine (Tisséo), au sein de la station de métro de Basso Cambo (Grand Mirail), cet espace a pour objets principaux de développer la formation et l’information des travailleurs sociaux des structures d’insertion en matière de mobilité et de déplacement, et de créer un espace d’accueil personnalisé pour les habitants. La Maison de la Mobilité propose également des solutions telle que l’opération 2 roues initiée en association avec Mobilité-e-s.
> Contact : khalid.lahmar@tisseo.fr

 

> Mobilib’
Mobilib’ est une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) qui propose un service d’autopartage à Toulouse. Lancée en 2007, Mobilib’ met à disposition de ses utilisateurs des véhicules répartis sur 6 stations accessibles 24h/24 et 7j/7.
> + d’infos : www.mobilib.fr


> « Être mobile, c’est permis ! » (EMCP)
Depuis 2009, EMCP porte des projets visant à développer la mobilité des personnes en parcours d’insertion sociale ou professionnelle.
> + d’infos : http://emcp.fr


> Le garage pour tous
Créé fin 2009 au « 40 chemin du Prat-long »,
le « Garage pour tous... du Grand Toulouse »
est un garage automobile associatif. C’est à la fois un atelier d’insertion mécanique, un carrossier automobile et un garage social qui répare les véhicules à des tarifs abordables et vend des automobiles à jour de contrôle technique à des prix équitables.
> + d’infos : http://garagepourtous.fr

Quelques acteurs

de la mobilitée toulousaine

Zoom acteurs

Copyright : Ressources & Territoires - Centre de ressources pour les acteurs de la cohésion sociale en Midi-Pyrénées

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