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CONF.13 / 9 mai 2015

 

L'HABITAT

ET LES DIFFÉRENTS ÂGES :

LES PERSONNES ÂGÉES.

par Alice ROUYER / Directrice de recherche à l’Université Toulouse Jean Jaurès

 

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LE THÈME DE LA CONFÉRENCE EN BREF

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Le phénomène de vieillissement

Alice Rouyer commence par indiquer que la définition du phénomène dit de « vieillissement de la population » renvoie à plusieurs dimensions.

 

D’un point de vue biomédical, il fait référence à la sénescence. On lui associe souvent un accompagnement médical et des accomodements sociaux, techniques ou environnementaux correspondant à l’adaptation de l’individu vieillissant à son environnement tout autant qu’à l’aménagement de ce-dernier au vieillissement.

 

Démographiquement, le vieillissement renvoie à l’augmentation de l’espérance de vie (avec des inégalités par exemple entre hommes et femmes ou entre ouvriers et cadres) mais aussi à la hausse de la part des personnes âgées dans une population. Du fait de l’allongement de la durée de la vie, le vieillissement se déroule aujourd’hui sur trente ans et comporte donc différents âges, différentes étapes ou situations : les plus de 65 ans représentent 18% des 66 millions d’habitants de la France ; dont 10 % pour les plus de 75 ans ; les retraités sont 15 millions ; les personnes dépendantes (bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie - APA) sont 1,7 million.

 

La prise en compte du vieillissement par la sphère administrative s’accompagne généralement de la fixation d’âges ou de seuils marquant des étapes de la vie individuelle comme la retraite par exemple. L’encadrement du vieillissement par la sphère administrative, que l’on songe en particulier à la question de la dépendance, conduit parfois aussi à limiter à ce seul phénomène des situations qui sont plus largement partagées. Il en va ainsi des limitations d’autonomie qui concernent les personnes âgées dépendantes mais aussi certaines personnes en situation, temporaire ou durable, de handicap. 

 

Le vieillissement se caractérise aussi par des différences territoriales. Certains régions, certains lieux sont caractérisés par une présence plus importante de personnes agées soit en nombre comme dans les grandes villes, soit en part comme dans les territoires ruraux et certains petites villes. La plupart des personnes vieillissent où elles ont vécu mais certaines se déplacent, entre 60 et 70 ans en particulier. Elles ne sont plus contraintes par la localisation de l’emploi et vont généralement dans les zones touristiques, dans leurs régions d’origine ou s’installent dans des lieux où vivent leurs enfants. Elles optent alors fréquement pour des territoires qu’elles connaissent déjà.

Le vieillissement peut enfin être appréhendé comme un construit social. Il peut être connoté positivement, comme au Japon par exemple, ou renvoyer dans les pays occidentaux, à une image plus négative, à la fragilisation, à la dépendance.

 

L’habitat et les personnes âgées

Les propriétaires occupants dominent dans toutes les classes d’âge à partir de 40 ans mais cela est encore plus vrai pour les personnes âgées. 70% des 60 ans et plus sont propriétaires de leur logement ; plus de 28% possèdent un autre logement. Cette situation est liée à l’histoire de ces générations, en particulier au fait qu’elles ont bénéficié de la généralisation de l’accession à la propriété à partir des années 1970. Cependant, comme une récente étude de l’Union sociale pour l’habitat (USH) le montre, à partir de 75 ans 2/3 des ménages deviennent locataires (dans le privé ou le parc social). Cela s’explique souvent par la fragilisation des personnes et les nécessités d’adaptation du logement liées à cette fragilisation.

Il est aussi notable que 27% des locataires HLM ont plus de 60 ans et que généralement ils vieillissent dans des logements qu’ils occupent depuis longtemps.

 

En 2011, 9% des plus de 75 ans vivent en maison de retraite qui sont à 75% des d’Établissement d’hébergement pour personnes âgées et dépendantes (EHPAD). L’âge moyen d’entrée dans ces établissements est de 85 ans et la durée moyenne des séjours y est de 2 ans et demi. Face à cela, le maintien à domicile est une autre piste mais comporte d’importants enjeux de services à domicile et d’adaptation des logements : en 2013, le rapport C Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) / Agence nationale de l’habitat (ANAH) estimait ainsi à 2 millions le nombre de logements à adapter au vieillissement.

 

À partir des travaux préparatoire à la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement ou de rapports comme celui de la Fédération nationale des agneces d’urbanisme (FNAU) sur les implications du vieillissement sur l’urbanisme, plusieurs enjeux liés à l’adpatation des logements peuvent être mis en évidence. On connaît le problème de l’identification des aides existantes, existe aussi celui de l’anticipation du maintien à domicile ou la difficulté de trouver les opérateurs techniques qui accompagnent dans une perspective globale l’adaptation du logement. De «nouveaux métiers» sont peut-être à inventer ou à généraliser.

 

On mesure par ailleurs, les relations entre la question intergénérationnelle, celle du vieillissement et le thème de la mixité sociale. Ces relations impliquent d’adapter les politiques publiques, en l’occurrence ici celle de l’habitat au niveau local avec les PLH mais plus largement la planification et l’urbanisme. Une autre dimension (ré)émerge, du fait de la remise à l’honneur de la loi adaptabilité de 2005, en convergence avec la question du vieillissement : celle de l’acessibilité aux espaces publics. 

 

Cette amélioration de la prise en charge des personnes en perte d’autonomie par l’adaptation de leur logement ou de leurs conditions d’habitat s’opère avec des différences en fonction des territoires. Si on prend le niveau des départements, on constate que les modalités d’accompagnement ne sont pas toujours identiques avec d’importants écarts de richesse entre ces collectivités.

 

Des innovations politiques, sociales, technologiques

Le réseau des Villes amies des aînées vise à l’échelle internationale à l’échange de bonnes pratiques pour créer un environnement facilitateur à la prise en compte, dans une perspective qui se veut participative, du vieillissement.

 

D’autres innovations voient le jour dont certaines émergent localement  : de l’exemple connu des colocations de personnes âgées (les Babayagas) à ceux des innovations technologiques liées à la domotique, le champ des transformations de l’habitat lié au vieillissement est aujourd’hui particulièrement actif. Il attire des acteurs publics, des associations mais aussi des opérateurs privés à la recherche de l’exploitation de « l’or gris ».

 

Cela illustre un des axes clés de ce cycle de conférences consistant à pointer les changements en cours des modes d’habiter, leur diversification rapide et leurs impacts sur des modèles anciennement stabilisés de trajectoire résidentielle ou de fonctionnement des marchés de l’habitat.

 

 

LA CONFÉRENCE EN VIDÉO(S)

Cette conférence a été découpée en 6 séquences distinctes. 

Chapitre 4

Nouvelles perspectives pour l'habitat des personnes âgées

 

 

           Durée vidéo : 27'44

 

Chapitre 3.2

L'habitat des personnes âgées : focus sur l'adaptation du logement

 

 

           Durée vidéo : 34'54

 

Chapitre 3.1

L'habitat des personnes âgées

 

 

           Durée vidéo : 23'45

 

Chapitre 2

Démographie

et territoires

 

 

           Durée vidéo : 18'42

 

Chapitre 1

Vieillesse, vieillir, vieillissement :

de quoi parle-t-on ?

 

 

           Durée vidéo : 19'43

 

Préambule de F. Escaffre

Résumé de la conférence précédente (Conf. 12)

+ Introduction de A. Rouyer

 

 

 

 

 

 

           Durée vidéo : 16'32

 

Vidéos1
Résumé 12
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