INTRODUCTION AU CYCLE :

LA QUESTION DU LOGEMENT FACE À DES NOUVEAUX ENJEUX.

par Marie-Christine JAILLET / Directrice de recherche à l'Université Toulouse Jean Jaurès

 

LE THÈME DE LA CONFÉRENCE EN BREF

 

Après avoir rappelé les caractéristiques principales du parc de logements en France, Marie-Christine Jaillet a insisté sur ce qui fait la valeur d’un logement : sa valeur monétaire, mais aussi sa valeur d’usage.

En effet, le logement est tout sauf un bien banal. Il s’agit d’un bien particulier parce que durable et qui nécessite de la mobilisation foncière.

 

Dans le même ordre d’idée, Marie-Christine Jaillet a abordé les liens entre la question du logement et l’activité économique, en particulier avec le secteur de la construction, du bâtiment, mais aussi avec le secteur bancaire. Cela pour éclairer les multiples facettes et l’importance du logement dans l’action publique et ne pas simplement l’interroger, même si cela est fondamental, au regard de ses dimensions sociales.

 

Marie-Christine Jaillet a ensuite introduit la question de la crise du logement, en en dégageant les éléments conjoncturels mais aussi les éléments structurels qui permettent d’expliquer le déficit quantitatif actuel de logements.

Au-delà des ajustements quantitatifs, un certain nombre d’aspects plus qualitatifs ont aussi été soulignés, notamment les différences d’expression de cette crise suivant les territoires.

Enfin, elle a rappelé que la crise du logement ne touche pas seulement les populations les plus pauvres mais aussi des catégories comme les salariés modestes. Elle constitue donc une question qui doit être analysée, de manière plus générale, en lien avec le sentiment de déclassement ressenti par une partie de la population.

 

Pour finir, Marie-Christine Jaillet a abordé la question de la fin d’un modèle, celui de la trajectoire résidentielle « linéaire et ascendante », encore considéré comme central dans les manières de penser les trajectoires résidentielles. Ce modèle lui apparaît comme « grippé » du fait de la crise et du renchérissement du logement, mais aussi de nouveaux rapports au logement même s’il est toujours présent et sans doute dominant.

 

Ces différentes questions relatives au logement et à l’habitat interrogent l’action publique aussi bien au niveau national avec des interrogations autour du rôle et du repositionnement de l’État au cours des 20 ou 30 dernières années qu’au niveau local avec la montée en puissance des politiques locales,  de manière certes inégale sur le territoire. Ces différences sont à regarder plus précisément en fonction de la teneur des politiques locales tout autant que de la tension sur les marchés du logement.