
En guise d'introduction
Patrimoine en danger ?
+

Un lieu approprié
Le moulin de Roques-sur-Garonne qui accueillait les participants à cette journée était l’endroit idoine pour parler de rénovation patrimoniale. Cet équipement agricole édifié en 1845 renaît de ses cendres au début des années 2000. Il devient alors le centre culturel de la commune. Un choix auquel le maire actuel de la commune, Christian Chatonnay, souscrit pleinement : « en ces temps d’économies budgétaires (et d’énergie), pourquoi créer de nouveaux bâtiments alors même que l’on peut réhabiliter des édifices existants, qui malgré leur âge, affichent de nombreuses qualités ? »
Mais qu’en est-il ailleurs, dans d’autres communes et surtout pour d’autres équipements issus de périodes plus récentes, que certains ont parfois du mal à associer au patrimoine ? Identifier pour mieux connaître, diagnostiquer pour faire le bon choix, valoriser pour en tirer bénéfice, autant d’actes techniques mais aussi politiques et culturels auxquels cette journée d’étude souhaitait apporter quelques éléments de réponse.
Rappel
Rappel de la problématique de la journée
La deuxième moitié du XXe siècle, après la seconde guerre mondiale, est marquée en France par la reconstruction. Au delà des programmes de grands ensembles de logements ou de bâtiments scolaires du secondaire menés à l’échelle nationale ou régionale, les communes créent de nouveaux équipements, répondant à des besoins administratifs, scolaires, sportifs ou festifs.
Ces bâtiments inspirés de typologies d’avant guerre ou innovants dans leur conception sont arrivés pour la plupart jusqu’à nous dans leur état d’origine, en ayant subi au mieux quelques travaux d’entretien et de réparations, au pire de graves dégradations irrémédiables.
Construits à partir de matériaux et procédés industriels, comme le béton et l’acier, sur des trames spécifiques liées à la fois à l’usage et aux techniques employées, ils constituent, à n’en pas douter, de par leur existence même un patrimoine, qu’il soit d’un intérêt local, usuel, mémoriel, immobilier, architectural, technique…
Le label « Patrimoine du XXe siècle » a été lancé par le ministère de la culture et de la communication en 1999. Malgré tout, dotés de grandes qualités mal comprises ou ignorées, architecturales, techniques ou fonctionnelles, ces équipements sont encore peu considérés, surtout face au patrimoine plus ancien.
Depuis le début des années 2000, le contexte et les politiques nouvelles visant à favoriser les économies d’énergies en améliorant les qualités thermiques des bâtiments existants peuvent pousser à ne considérer leur réhabilitation ou rénovation que sous le seul angle de la performance énergétique… Un bâtiment n’est pas qu’un simple objet banalisé, support de techniques nouvelles plus ou moins adaptées ou véhiculées par une offre standardisée. C’est également un dessin issu d’une conception, une ou plusieurs fonctions, des matériaux aux qualités diverses, une mémoire, des utilisateurs et des usagers…
Pour chaque commune dotée d’équipements de cette période, l’enjeu sera de bien analyser ces bâtiments, de façon globale, pour bien connaître leurs qualités et défauts et les considérer alors, et éventuellement, comme un patrimoine à valoriser, au même titre que les bâtiments plus anciens.